Après les élections fédérales de cet automne, les observateurs politiques ont été surpris par le renforcement du monde paysan au Parlement suisse. Selon la RTS du 20 novembre 2023, « Le lobby paysan est plus puissant que jamais au Parlement fédéral ».
Finalement, cette mobilisation électorale n’était-elle pas les prémices de ce qui se passe en Europe avec la révolte paysanne ?
Car les causes du ras-le-bol paysan au sein de l’UE se retrouvent également, malheureusement, en Suisse :
- Toujours plus de normes « écologiques » et de restrictions sur la production, entraînant une diminution des revenus (ex : 3.5% pour la biodiversité) ;
- Obligation, malgré ces manques de revenus, de procéder à de nouveaux investissements (ex : obligation des pendillards) ;
- Malgré ces exigences supplémentaires, les moyens alloués à l’agriculture diminuent ou stagnent ;
- Enfin, les paysans doivent régulièrement se mobiliser et se battre contre des initiatives populaires, dont une nouvelle en 2024, avec l’initiative « biodiversité ».
Et le paradoxe de la situation Suisse : la population (et donc les besoins en denrées alimentaires) augmente, donc il faut importer…
En d’autres termes, les causes de la révolte paysanne dans l’UE se retrouvent aussi en Suisse, d’où la mobilisation du monde paysan. Heureusement, la Suisse n’est pas membre de l’UE, et nos paysans ne subissent pas les effets néfastes de la politique agricole commune de l’UE.
Face à cette situation, je ne serais pas surpris que la révolte paysanne essaime aussi en Suisse ces prochains temps.
Dans tous les cas, nos agriculteurs ont besoin de soutien et de confiance. Mais pas de toujours plus de nouvelles normes, interdictions et obligations.
